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Interview de "Wallen" par un site hip-hop 
 
Qui se cache derrière Wallen ?  
 
Justement il ne se cache rien, je ne cache rien du tout, c'est vrai qu'au début j'ai voulu prendre un pseudonyme pour ne pas garder mon prénom Nawel, je voulais faire la différence entre Nawel et Wallen mais finalement Wallen raconte la vie de Nawel donc c'est la même chose, je ne cache rien. 
 
2. Comment as-tu atterri dans l'arène musicale ? 
 
J'ai toujours été passionnée par le chant, j'ai toujours aimé chanter depuis toute petite et j'ai voulu me professionnaliser à 18 ans. J'ai rencontré Sulee B wax qui est producteur connu dans le milieu, c'est grâce à lui que j'ai réussi à évoluer aussi vite, j'ai réussi à sortir un album aussi rapidement, c'est vrai que je suis quand même relativement jeune et je n'ai pas non plus roulé ma bosse tant que ça dans le milieu hip-hop. 
 
3. Quelles ont été tes influences musicales ? 
 
Je le dis tout le temps dans la presse, c'est vraiment Aaliyah, la regrettable ou regrettée Aaliyah, je ne sais pas comment le dire… Quand j'ai commencé avec Sulee B, la 1ère chose que Sulee ait faite c'est de m'offrir l'album d'Aaliyah One In A Million et c'est une artiste qui m'a toujours inspiré et elle continuera à m'inspirer tout au long de ma carrière, je me suis identifiée entre guillemets à elle, vu que je n'ai pas une voix super puissante et c'est vrai qu'elle a des mélodies assez douces donc je me suis sentie proche techniquement de cette artiste. 
 
4. Pourquoi t'être dirigée vers la R&B et non la variété ou le raï ? 
 
Au niveau de ma sensibilité, le raï et la variété ne sont pas des musiques qui me parlent et par rapport à mon vécu, c'est à dire la vie de quartier, la rue, la banlieue, être fille d'immigrés c'est quand même un vécu qui se lie au hip hop car le hip hop c'est l'art de rue et forcément cela s'emboîte bien, le fait de revendiquer ce côté rue et tout simplement d'avoir vécu ce que j'ai vécu donc logiquement c'était le R&B. 
 
5. Ton premier single est sorti dans la compile " 24 Carats ", tu peux me dire comment tu as été amenée à poser sur cette compile, mais aussi sur la compile " Indigo " ? 
 
J'ai beaucoup de chance car Sulee B Wax est un producteur qui est connu dans le milieu et dès qu'on a su qu'il produisait une chanteuse, on lui a tout de suite demandé s'il voulait participer à certaines compilations donc forcément à ce niveau je n'ai vraiment pas galéré, je dirais même que je n'ai aucun mérite, c'est un peu comme du piston, car je pense qu'il y a beaucoup de chanteuses qui sont douées et qui n'ont pas les bonnes connexions, qui ne rencontrent pas les bonnes personnes aux bons moments, donc forcément j'ai eu beaucoup plus de chance que les autres, ça m'a évité ce côté galère. 
 
6. depuis le 1er single " Je Ne Pleure Pas ", tu as évolué, tu prends des cours de chant, de technique ou tu es une parfaite autodidacte ? 
 
je ne prends pas de cours de chant, j'ai essayé de prendre des cours de technique à plusieurs endroits en prenant un ou deux cours maximum car il avait toujours quelque chose qui me dérangeait. J'ai pris des cours de chant au studio des variétés une fois que j'ai signé car au niveau financier c'était plus facile, c'était pas super enrichissant, c'est pas que je me prends pour je ne sais pas qui, mais c'est vrai que je suis très tournée vers les Etats Unis, donc quand tu arrives à un cours de chant et qu'on te fait faire des trucs qui sont quand même bizarres, j'ai bloqué et je ne me sentais pas progresser avec ce genre de cours, j'ai essayé aussi des cours de gospel, je n'aimais pas du tout l'ambiance, c'était beaucoup de compétition, beaucoup de filles qui s'la pétaient et ça je déteste donc j'ai arrêté. 
 
7 . Tu joues toujours du violon ? 
 
Non j'ai arrêté malheureusement il y a deux ans mais je compte reprendre car j'aime beaucoup la musique classique, c'est peut-être un non-sens mais le violon est un instrument qui m'a beaucoup aidé dans ma vie en général, il m'a préservé de beaucoup de choses, ma prof de violon m'a vraiment appris l'amour de la musique, et comment retranscrire les émotions à travers un instrument, c'est quelque chose que je ne peux pas oublier, le violon c'est vraiment important pour moi. 
 
8. J'ai lu dans un magazine qu'après avoir fait les chœurs de Tonton David " Vagabond " il y a 3 ans, tu te croyais dans un rêve mais en fait c'est un grand cauchemar qui commençait. C'est trouver ton style qui a été le plus difficile ? 
 
Non, pas trouver mon style, ce qui a été un cauchemar c'est qu'en cotoyant le milieu de la musique professionnelle je me suis rendu compte que dans ce métier, il n'y a pas beaucoup de gens qui ont la fibre artistique, c'est à dire que quand tu vas démarcher en maison de disque, tu rencontres des gens qui ne s'y connaissent pas du tout car à l'époque où j'allais démarcher tu leur parlais de R.Kelly ou d' Aaliyah, ils ne savaient pas qui c'était, ils me comparaient à des chanteuses qui n'ont rien à voir avec moi, ils ne s'y connaissent pas et n'ont aucune oreille, en général, ils n'ont pas confiance en toi, ils veulent des produits, des filles d'une certaine manière, un truc vendable, formaté. C'était un cauchemar pour moi qui aime vraiment la musique, je suis tombée de très haut. C'est triste de voir dans les maisons de disque des cartons de cassettes qui ne sont jamais écoutées. 
 
9. Tu disais aussi en faisant référence à Aaliyah " j'aime sa simplicité et le mystère qui l'entoure ". 
 
Non ça ne me dérange pas tant que c'est bien fait, je t'avouerai que je ne suis pas sensible à ce que fait par exemple Mariah Carey, elle a une superbe belle voix, c'est super, mais Aaliyah et Timbaland ont apporté quelque chose de nouveau, c'est à dire l'osmose entre la musique et la chanson, les mélodies chantées. Je trouve ça beaucoup plus efficace qu'un morceau où une chanteuse crie, je ne critique pas du tout mais c'est clair que je me sens plus proche de ce que font Aaliyah et Timbaland, justement par la simplicité et l'efficacité parce qu'il ne faut pas oublier que les tubes d'Aaliyah sont des tubes , " Try Again " est fort, même musicalement moi je fais attention à la musique et à ce qu'elle fait puis les deux c'est magique; Mariah Carey même Whitney Houston ne font pas des choses qui me parlent, c'est des super techniciennes , elles chantent super bien mais moi il n'y a pas que ça qui me touche, il faut qu'il y ait aussi une émotion, par exemple R.Kelly c'est quelqu'un qui n'a pas beaucoup de technique, personne ne peut le nier, c'est pas K-Ci mais ses paroles et la simplicité de ses mélodies, c'est dingue comme il est super fort! Par contre j'aime beaucoup ce que fait Beyoncé et les Destiny's Child, les musiques sont fortes. 
 
10. Peux-tu nous parler de ta collaboration avec Shamlee sur la compile Kimberlite ? 
 
C'était très bien, travailler avec les américains c'est toujours enrichissant, ils sont super forts et super simples, ils habitent dans un pays où il doit y avoir des tueurs à gage à tous les coins de rue, humainement c'était une super rencontre, au niveau du travail il m'a un peu coaché puis il aimait bien ma manière de chanter donc ça fait du bien au cœur. 
 
11. Pourquoi avoir autant attendu avant de sortir ton 1er album, c'était une tactique commerciale ou tu n'étais pas prête ? 
 
Si je m'étais écoutée j'aurai voulu sortir bien avant, mais finalement c'est pas plus mal parce que je n'étais pas prête, un style se forge au fil des années et puis on se perfectionne, on arrive pas et paf on déchire tout, surtout moi, au niveau des paroles c'était pas ça, au niveau technique j'avais beaucoup de lacunes, j'en ai toujours, je n'avais pas confiance en moi et puis le travail en studio c'est particulier… je suis contente d'avoir attendu et puis de toute façon la France n'était pas prête pour le R&B, finalement Destiny's Child et tout ça, c'est vraiment naissant, c'est bien qu'il y ait des importations des Etats-Unis parce que ça pousse les auditeurs à écouter des tueurs à gage et nous ça nous pousse à nous perfectionner car nous les français aimons trop faire des trucs nazes, on est trop suffisant et au moins quand on sait que les gens sont habitués à écouter Beyoncé, tu mets la barre très haut, tu es obligé de bien faire les choses. 
 
12. Ton premier opus contient 16 titres avec 8 featurings, hormis Sté, Don Silver et NAP membres du Wax Labo, comment as-tu choisi les autres artistes ? 
 
Encore une fois c'est grâce à Sulee, il connaît et travaille avec tout le monde donc c'était super facile pour moi car avant j'étais souvent chez Sulee où il y avait beaucoup de passages de rappeurs donc je discutais souvent avec eux, ça s'est fait naturellement, ils écoutaient souvent mes titres et d'eux-mêmes ils ont demandé à être sur l'album, c'est vraiment des collaborations d'estime c'est ce que j'aime. Il y a aussi la chanteuse Kailyah une jeune chanteuse que j'ai rencontré dans des circonstances assez particulières: c'est une fille qui venait des Antilles et qui aimait bien ce que je faisais, dès qu'elle a signé dans une maison de disque elle m'a laissé son numéro, je l'ai appelé, c'est quelqu'un de très gentil, j'aime bien travailler avec des gens bien, je ne supporte pas les gens imbus de leur personne et dans le milieu de la musique il y en a beaucoup, plein de gens qui avant le succès s'y croient déjà, j'imagine même pas après le succès. 
 
13. Ton album est mi slow, mi up-tempo, les thèmes tournent autour de l'amour, les déceptions et la rue, comment travailles-tu avec Sulee ? 
 
Comme je suis proche de Sulee il fait les musiques, parfois elles sont toutes finies donc elles me plaisent je les prends et j'écris chez moi, des fois il est en train de les faire et avant même qu'il les finisse, je prends la première trame ensuite j'écris. Une fois que je vais en studio il rajoute des éléments, c'est vraiment un travail en osmose, on n'a jamais travaillé comme en usine… Je voulais dire aussi par rapport aux paroles car il y a des rumeurs qui courent, comme je suis mariée avec Malik des NAP et que je dis dans ma chanson " merci Malik tes textes reflètent bien qui je suis ", que c'est bien moi qui écrit mes textes, j'ai remercié Malik car avant même qu'on soit proches, quand j'ai écouté ses textes de rap, ça me ressemblait tellement que j'ai eu envie d'écrire moi-même, je le remercie de m'avoir donné ce déclic d'écrire de cette manière. Personne ne m'écrira jamais mes textes, c'est du vécu, trop personnel. 
 
14. Hormis " Le Triomphe de L'Amour ", tu assures tes chœurs toute seule, pourquoi ne pas avoir fait appel à des choristes pour les autres morceaux ? 
 
J'aurais sincèrement voulu, mais c'était une question de temps et encore une fois une question humaine. Il n'y a pas beaucoup de chanteuses qui chantent vraiment bien et les chœurs sont plus durs que le solo, dans les chœurs il y a des doublages de voix donc il faut chanter super juste et avoir le sens des harmonies, c'est très technique, donc on a pas vraiment trouvé de personnes qui correspondaient et celles que j'ai rencontré, humainement c'était pas ça. Le problème en France est qu'on n'a pas le sens du professionnalisme, tout de suite il y a de l'envie, de l'égo, de la jalousie, c'est énervant de devoir gérer des choses comme ça car ça ne fait pas avancer les choses. 
 
15. Les instrus sont plutôt accrocheuses, très américaines, penses-tu parfois si tu n'avais pas rencontré Sully quel tournant aurait pris ta carrière, si tu aurais continué à chanter ? 
 
Cela aurait été un désastre parce que le fait d'avoir rencontré Sulee, il y a eu un vécu, j'ai vécu des choses que je n'aurais peut-être pas vécu si j'avais rencontré quelqu'un d'autre et c'est clair que Sulee m'a transmis la culture hip hop que je n'avais pas à la base. Sinon je pense que j'aurais viré coco, il faut être honnête envers soi-même et les gens, ça aurait été naze, ça n'aurait eu ni queue ni tête, comme la plupart des chanteuses d'aujourd'hui… C'est une question d'équipe, moi j'ai eu la chance de trouver Sulee B Wax qui est un grand technicien, tout le monde ne sait pas bien produire la R&B. Après on se retrouve avec des musiques où les filles chantent n'importe comment dessus, la preuve est qu'aucune chanteuse ne revendique un style parce qu'elles-même ont du mal à cerner ce qu'elles font, pour pouvoir ricocher, toucher plus de gens ou peut-être ne pas assumer les critiques. Moi c'est clair je dis que je fais de la R&B, je suis ouverte aux critiques, si c'est constructif. 
 
16. Penses-tu faire appel à d'autres producteurs autres que Sulee ? 
 
Oui des américains, en France pas vraiment à part Bilal parce qu'il a une touche très rap, très hip hop dans ce qu'il fait comme d'ailleurs mon titre " A Force de Vivre ", c'est quand même une boucle sur laquelle un rappeur peut se poser. 
 
17. Tu dis être réservée et timide, tu te décris comme étant une enfant, pourtant quand tu chantes on ne dirait pas du tout… Quel est ton secret ? 
 
C'est clair que j'ai été préservée de beaucoup de choses, même dans un milieu malsain et superficiel comme celui de la musique, forcemment j'ai un côté " pur " , quand je rencontre des gens je suis d'une certaine manière, je n'ai pas le côté " sale " du show bizness, ma force me vient de ma vie et de la manière dont j'écris mes épreuves. Moi j'ai une philosophie de vie, c'est que plus on est éprouvé, plus on est enrichi, plus on sort grandi et encore faut-il savoir comment sortir grandi des épreuves, les épreuves ne sont pas là pour nous rabaisser. 
 
18. De quoi parle le morceau en espagnol " Llama Me " en featuring avec Rocca ? 
 
Ca parle de prostitution en Amérique latine, c'est un thème qui me touche beaucoup, c'est toujours la rue mais c'est quelque chose que je n'ai pas vécu, je l'ai vécu seulement à travers la télé, tout le monde a dû voir des reportages. C'est un thème qui me touche particulièrement donc je voulais essayer de m'identifier à une prostituée, c'est difficile à expliquer car l'espagnol est une langue très imagée, traduire ne donnerait pas la même chose, en gros je parle d'une prostituée qui fait le trottoir, qui appelle un garçon et qui lui dit " t'inquiète pas je parlerais pas de ma douleur ", alors qu'en le disant, elle dit déjà sa douleur. 
 
 
20. Penses-tu aujourd'hui avoir atteint tes rêves ? 
 
Oui je suis une femme comblée, une maman comblée, une épouse comblée, une artiste comblée, j'en ai les larmes aux yeux, 
. Si je pouvais dire à quel point je suis heureuse… Pour moi ce serait bien si la musique marche mais ce n'est qu'un détail. 
 
21. Penses-tu représenter le milieu hip-hop ? 
 
J'essaye de représenter le milieu et c'est ce que j'ai dans le cœur. 
 
22. Quel regard portes-tu sur la scène R&B française ? 
 
Pour l'instant il n'y a pas grand monde donc, parler de scène est un peu difficile. J'aime beaucoup la voix de K-Reen, j'aime bien Matt, je trouve que c'est quelqu'un de doué, de complet, c'est un bon compositeur, quelqu'un qui aime la musique, ça se sent. Mais il faudrait qu'il y ait plus de gens, c'est pour ça que j'ai envie de me battre, j'ai envie que ce soit un milieu qui se développe comme la variété ; tu vois Goldman travaille avec Céline Dion, c'est des gens qui sont pris au sérieux. Nous malheureusement on est pas pris au sérieux. Je voudrais revaloriser cette musique. 
 
23. Quels sont tes projets à venir ? 
 
Mon grand rêve serait d'écrire des paroles pour des gens, de coacher des artistes, essayer de lancer une autre chanteuse, que Sulee B Wax la produise et que je sois mise en arrière. 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 6.05.2004
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